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Chaturanges

Pourquoi, demandera t'on, commencer par Chaturanges l'étude des villages de Saint-Pal ? Tout simplement, parce que de tous les lieux habités de la commune encore existants, mis à part le chef-lieu, CHATURANGES ET CÔSSANGES sont, de toute évidence, la forme de leur nom l'indique, les plus anciens.

La terminaison "anges" s'applique, dans nos régions, à des établissements fondés vers la fin de l'époque gallo-romaine, soit aux IVème - Vème siècles de notre ère. Il s'agit, en ce cas, d'un adjectif féminin pluriel (le mot terres étant sous-entendu) dérivé d'ordinaire d'un nom d'homme, le nom du fondateur du domaine. Un exemple, très caractéristique à cet égard, nous est fourni par celui de JULLIANGES, qui s'interprète sans peine comme désignant les terres de JULIUS, "les JULIENNES". La famille qui posséda la première ce domaine avait dû recevoir de bonne heure des empereurs le droit de cité et choisi pour s'y inscrire, conformément à la loi, parmi les vieilles familles romaines, les "gentes", celle-là même à laquelle appartenaient JULES CESAR et l'empereur AUGUSTE, la "gens JULIA".

Le nom de CHATURANGES appelle quelques remarques.

La première, c'est que CHATURANGES n'est qu'une déformation assez récente de la prononciation française. Le terme authentique, en usage jusqu'à la Révolution dans les actes officiels, et parfaitement conservé par la prononciation patoise, est CHATUZANGES. Notre CHATUZANGES, si on l'appelle par son vrai nom, n'est d'ailleurs pas unique au monde : Il a au moins un frère, un peu plus huppé que lui, puisqu'il est le chef-lieu d'une petite commune de la DROME.

Dans CHATUZANGES se retrouve un nom d'homme typiquement gaulois, attesté par plusieurs inscriptions, les noms gaulois ayant pu se maintenir après la conquête Cattusos ou Cattuso, lui-même dérivé de cattus "chat".

La seconde remarque, c'est que, au Sud-Ouest du village, à proximité de la bifurcation des routes de BAS et de TIRANGES, se dresse un petit suc volcanique dont le nom offre le même radical, mais pourvu d'un suffixe différent : CHATUZOU. Contrairement à la finale -anges qui ne date que de la fin de l'époque gallo-romaine, le suffixe masculin - ione, qui explique CHATUZOU, a été en usage avant même la conquête romaine (il figure notamment dans l'ancien nom de ST-PAULIEN : REVESSIONE). Notre suc a lui aussi un frère, en HAUTE-LOIRE même, un lieu habité de la commune de VILLENEUVE D'ALLIER. Ce domaine de CATTUSOS, dont les bâtiments s'abritaient sans doute au pied du suc, remonte donc vraisemblablement à l'époque gauloise et apparaît ainsi comme le plus ancien établissement dont le nom nous ait été conservé.

Mais quel rapport établir entre CHATUZOU et CHATURANGES ? Il est probable que CHATUZANGES représente un démembrement postérieur du domaine primitif de CHATUZOU, dont il aurait gardé le nom, mais en modifiant la terminaison, procédé qui rappelle celui des couples de villages : CONCHES et CONCHETTE, la BREURE et la BREURETTE, TERRASSE et TERRASSETTE, BRANDY et BRANDY-BAS, SAUVESSANGES et SAUVESSANELLE, assez fréquents dans la région. Les deux domaines durent coexister un temps, puis le plus ancien disparut.

Ces domaines d'époque gauloise ou gallo-romaine étaient, on le sait, fort étendus. Leur terroir correspondait à celui d'un ou de plusieurs de nos villages, voire d'une commune entière. Les riches propriétaires fonciers (l'aristocratie d'alors dont ils portaient le nom et qui en payaient l'impôt au fisc, d'après le cadastre établi par ordre de l'empereur AUGUSTE), n'étaient, il va de soi, pas seuls à y habiter. A une époque où la main-d'oeuvre manquait plus que la terre, un système assez ingénieux d'exploitation s'était instauré. Le propriétaire répartissait une partie importante de son domaine (labours, prés de fauche) entre des familles de tenanciers qui cultivaient chacune leur lopin, à leur guise et profit, à charge d'une redevance, calculée non en argent ou en nature, mais en journées de travail sur la portion ou réserve que conservait le maître. Une troisième partie, comprenant pâturages et forêts, était considérée comme propriété commune, tous les membres de cette exploitation collective pouvant y mener paître leurs troupeaux ou y prendre le bois de chauffage ou de construction dont ils avaient besoin.

Ces biens indivis, considérablement réduits au cours des siècles, sont à l'origine de la plupart de nos communaux. çà et là, dans nos régions, quelques-uns d'entre eux peuvent donner une idée de leur étendue primitive. Le cas le plus frappant est celui du plateau de la MARUS qui ne comprend pas moins d'une centaine d'hectares de forêts communales, assurant un revenu appréciable, lors des coupes de bois, à trois ou quatre hameaux de ST-JEAN-D'AUBRIGOUX. Sur la commune de ST-PAL même, le, BOS Grand, propriété collective des habitants de MONTCHANY, du VIALARON et des PELLEINS, mesurait encore en 1841 un peu plus de 20 hectares. Par contre, CHATURANGES ne possède pratiquement plus de communal.

Les bâtiments du domaine formaient eux-mêmes plusieurs groupes. D'un côté, les habitations des familles de tenanciers. A proximité, mais à part, les communs destinés à recevoir les récoltes ou à loger les troupeaux. Un peu à l'écart, la maison du propriétaire, simple et sans grand confort, généralement entourée d'un parc, clos de murs ou de haies, le breuil. Il est digne de remarque, à cet égard, que des quatre lieux dits, le Breuil, du cadastre de ST-PAL, deux se situent sur le terroir de CHATURANGES, l'un au pied du suc de CHATUZOU, correspondant au domaine gaulois, l'autre à la sortie Nord-Est de CHATURANGES, correspondant au domaine gallo-romain.

Le choix de l'emplacement de ces bâtiments obéissait à un double mobile. Il fallait, à proximité, des chemins assurant des communications à grande distance. Il fallait aussi, en plus des sources jaillissant sur place, un cours d'eau pour parer à des sécheresses prolongées. CHANDIEU, justement, était là. Et plus rapprochée encore, la voie préhistorique qui, partie du PUY, gagnait le coeur du FOREZ par. VOREY, LAPRAT, LORETTE, et, arrivée au Nord de CHATURANGES, se scindait en deux, une branche tordant à ST-BONNET par GACHAT, l'autre continuant directement en direction d'APINAC et d'ESTIVAREILLES.

Une variante de cette voie traversait CHATURANGES, dont elle formait l'axe, et ne tardait pas elle-même à bifurquer. Un rameau contournait par l'Ouest le suc de CHATUZOU et rejoignait bientôt l'estrade proprement dite à FONTCLARE, "la claire fontaine", au Sud des GRENOUILLOUX, non loin de l'endroit où des fouilles pratiquées au siècle dernier par J. CLAUDE CHOVELON, ancien représentant de la HAUTE-LOIRE à l'Assemblée, mirent au jour, outre le pavé de la chaussée, les pierres d'un dolmen et des fragments de grandes poteries, indice évident non seulement de la fréquentation à date très reculée de la voie, mais aussi de l'existence à proximité d'un ancien lieu habité, sans doute celui de CHATUZOU. Il vaut d'être noté que les planches du cadastre étendent à ce rameau le nom qu'elles donnent à l'estrade jusqu'à LORETTE, celui d'ancien chemin du PUY ou de Notre-Dame de LORETTE. On en conclura que ce raccourci, qui en était à peine un, dut être jadis très utilisé, peut-être parce que desservant directement CHATURANGES, il était mieux entretenu par les habitants du village que la voie elle-même.

Le second rameau, beaucoup plus long, conduisait à ST-PAL, et de là au SAPT et à la MONTZIE, où il s'embranchait sur l'estrade arrivant des abords de BOISSET-HAUT. Les moyens de communication, on le voit, ne manquaient pas aux gens de CHATURANGES.

Peu à peu cependant, à mesure que s'accélérait la mise en valeur du sol, les domaines les plus étendus se morcelaient. Non seulement les cadets de la famille pouvaient hériter d'un lopin de terre, mais les tenanciers eux-mêmes, à force de travail et d'économie, arrivèrent souvent, pour peu que le maître se trouvât à court d'argent, à lui racheter en totalité ou en partie les terres à eux concédées. Ainsi devenaient-ils, à leur tour, des propriétaires indépendants et le village succédait-il insensiblement au domaine Gallo-romain ou mérovingien.

C'est ce qui dut se passer pour CHATURANGES. Evidemment les documents nous manquent pour suivre son évolution au cours des siècles. Notons seulement que le village comprenait, à la fin du XVIème siècle, une douzaine de maisons, et qu'il s'était sensiblement agrandi en 1841, puis-que le cadastre, en mentionne 19, dont l'une, sans doute la dot d'une religieuse, appartenait à l'hospice de ST-PAL. Léger recul ensuite, le recensement de 1886 n'indique plus que 14 maisons, avec une population de 53 habitants. La comparaison entre notre époque serait si pénible que mieux vaut hélas ne pas l'esquisser.

C'est un fait général, rares sont les familles dont le nom se maintienne plusieurs siècles dans le même endroit. Nous en trouvons cependant deux à CHATURANGES, qui, solidement établies dès le début du XVIIème siècle, y vivaient encore à date récente : les GALLET, dont nous allons parler, et les CHAPOT. Les autres familles du XVIIème siècle, les PETIT, les DAURAT, les CHASTAIN, les GAGNAIRE, les GUYONNET, les MEY, les NAUTONNIER, les MAISONNEUVE, ont fait place, deux siècles après, en 1841, aux PEYRON, aux ROLLY, aux COLLANGES, aux BRUYERE, aux NAVETTE, aux BERTRAND, qui à leur tour ...

Mais revenons à la famille GALLET qui, plus que tout autre, à illustré CHATURANGES. Elle était une branche cadette des GALLET de ST-PAL. Ceux ci, de bonne bourgeoisie, alliés aux meilleures familles de la région, habitaient, dès le XVIème siècle, à quelque distance du bourg, sur l'emplacement actuel de l'école des religieuses. On les y trouve exerçant le négoce, ou la profession d'hôtelier, voire de notaire. En face de leur demeure se dressait la chapelle Notre Dame Hors les Murs, à laquelle a dû succéder la chapelle de l'école. était-ce la famille GALLET qui l'avait construite ? Du moins l'avait-elle dotée ou restaurée, puisqu'elle jouissait du privilège d'y avoir son tombeau, un tombeau spacieux où, suivant l'usage, les serviteurs reposaient à côté de leurs maîtres et où les GALLET de CHATURANGES avaient, eux aussi, le droit d'être inhumés.

Le représentant de la branche aînée était, en 1672, maître François GALLET, praticien, fils de maître Claude GALLET, notaire royal, décédé assez jeune, et de dame germaine RIBEYRON, qui, après la mort de son mari, avait continué la profession de son beau-père, celle d'hôtelier. Un grand-oncle de François, maître Antoine GALLET, devenu DON Antoine, religieux profès. (1) de l'ordre de ST-BENOIT, prieur du VILLARD en DAUPHINE, s'était retiré à ST-PAL, où il vivait encore en 1659. Ces détails feront comprendre pourquoi François GALLET accueillit si volontiers en 1672 les pieuses filles venues de PARIS dans l'intention de fonder à ST-PAL une petite communauté des Filles de la CROIX (il s'agissait de deux filles d'un fermier du vicomte de POLIGNAC au marquisat de CHALANCON) et pourquoi il mit à leur disposition un corps de logis, où elles purent s'adjoindre quelques personnes pieuses de l'endroit et installer un petit oratoire.

Le frère de François, Barthélemy, fit un mariage avantageux. Ayant épousé en 1664 Catherine PLANCHANT, fille de Guillaume, notaire à CRAPONNE, décédé quelques mois plus tôt, il succéda à son beau-père et fit souche à CRAPONNE, où ses descendants ne tardèrent pas à prendre une place de premier plan. Son arrière-petit-fils, Antoine, notaire, puis avocat et juge de CRAPONNE, fut élu en 1789 députés aux états du VELAY. Le 1er juillet 1790, il fut nommé membre du Conseil départemental et le 18 août membre du Directoire ; il y fit preuve d'une grande modération et s'opposa énergiquement à toute mesure contre les prêtres insermentés. Ayant démissionné le 3 septembre 1792, il fut incarcéré l'année suivante avec son fils Pierre Charles ; ils ne durent l'un et l'autre leur libération qu'à la chute de ROBESPIERRE. Pierre Charles continua le combat avec autant de courage que d'habileté. Désigné en 1795 comme administrateur du district du PUY et accusateur public près le tribunal criminel, alors qu'il présidait à CRAPONNE la société secrète contre-révolutionnaire, il accepta cette terrible fonction, afin de sauver les suspects en requérant tout au plus contre eux des peines bénignes. Il fut élu peu après député au Conseil des Cinq Cents, où il fit preuve de la même intrépidité. L'un de ses frères, Antoine, colonel d'infanterie et chevalier de la Légion d'honneur, fut tué à WAGRAM le 6 juillet 1809.

Venons-en maintenant aux GALLET de CHATURANGES, non moins fidèles, nous le verrons, aux traditions de la famille. Ils remontaient à Claude GALLET, qui, comme il arrivait jadis assez souvent, portait le même prénom que son frère, le notaire, l'un et l'autre étant fils de Simon, hôtelier au faubourg, et Gabrielle du BOSC. Il vint s'établir à CHATURANGES au début du XVIIème siècle, à la suite de son mariage avec Jeanne CHAPUIS et s'y livra au négoce.

Les deux plus âgés de ses fils, Barthélemy et Jacques, exercèrent au village la profession de praticien. Leurs descendants durent les imiter. Un indice sûr nous est fourni, en ce sens, par l'existence, dans la partie Nord de la maison aux trois quarts ruinée des GALLET, d'une petite pièce solidement maçonnée, voûtée, dépourvue de fenêtres et fermée par une lourde porte de fer, qui ne laissait pas d'intriguer les habitants de CHATURANGES. En fait, et contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un cachot, mais bien de la salle d'archives des anciennes études notariales, le caveau, où les pièces officielles se trouvaient à l'abri de tout risque d'incendie. Un caveau du même genre se voit encore à ST-PAL, dans l'ancienne maison de la famille MARTIN, aujourd'hui propriété de la famille SIVARD.

Les GALLET de CHATURANGES se scindèrent eux-mêmes en plusieurs branches. La branche aînée, avant de disparaître, brilla d'un dernier éclat en la personne de Pierre GALLET. Celui-ci, né vers 1763, entra tout jeune dans l'Institut des Frères des écoles chrétiennes, où il fit profession sous le nom de Frère LAUR. A la veille de la Révolution, il dirigeait à MARSEILLE une maison de son Ordre. Cet établissement ayant été fermé, il revint à CHATURANGES, mais n'y resta pas inactif. Reprenant son nom de famille et son ancien costume, il ne, tarda pas à ouvrir une école dans les vastes bâtiments familiaux. Cette initiative répondait à un besoin si turgent, (les écoles presbytérales n'existant plus) et les béates restées sur place n'osant plus guère enseigner, que les farouches sans-culottes de ST-PAL (Dance fils en tête), n'osèrent braver l'opinion publique au point de s'y opposer, Les élèves affluèrent. Parmi eux, deux enfants qui allaient surpasser leur maître en célébrité : Mathieu BRANSIER de GACHAT, devenu plus tard le Frère Philippe des écoles Chrétiennes, et Romain TRUCHARD DU MOLIN, le futur conseiller à la Cour de cassation et historien du VELAY.

Dans sa séance du 28 nivôse an XI (17 janvier 1803), le Conseil municipal, réuni sous la présidence de son maire, Jacques Antoine DU MOLIN, notaire et père du jeune Romain, rendit un hommage mérité au dévouement du maître d'école. Une loi récente imposait l'organisation d'écoles primaires et la fixation d'un traitement pour l'instituteur communal. Le Conseil décida qu'il n'y avait pas lieu de délibérer sur cet article, attendu que "soit Pierre GALLET, soit Jean THEOLEYRE, qui depuis longtemps se sont adonnés à l'enseignement de la lecture, de l'écriture, de l'arithmétique et de la grand-mère (sic !) et cela avec zèle et à la satisfaction publique, n'ont jamais réclamé de traitement, et se sont arrangés de gré à gré avec les parents des élèves... instruisant même gratuitement les enfants des pauvres citoyens, Le Conseil remarquait ensuite" que l'on pouvait dire à leur louange que leurs écoles sont bien suivies, surtout celle du frère GALLET, qui quoique dans la campagne a un pensionnat parfaitement organisé et mérite sous tous les rapports la protection non seulement des autorités locales, mais encore de celles des supérieurs, qui seraient étonnés des progrès de plus de cent élèves qui fréquentent ces écoles !

C'était donc, au bas mot, une soixantaine d'enfants que le frère GALLET instruisit et forma durant quelque douze ans. L'école de CHATURANGES fut fermée en 1806, et le frère GALLET, à l'appel du cardinal FESH, se rendit à LYON où son Institut venait de reprendre ses activités. Avant de partir, il dut faire restaurer, en partie au moins, la maison de ses ancêtres. Qu'on pénètre, en effet, sous le porche, fort bien conservé, et l'on remarquera qu'il est surmonté, du côté de la cour, d'une pierre rectangulaire sur laquelle figure, au-dessous d'une croix, la date de 1806, encadrée de deux lettres P.G (Pierre GALLET). A l'opposé, sur la route, on aura déjà aperçu le blason des GALLET, portant les lettres C.G (Claude GALLET).

Cependant la santé fortement altérée du dévoué maître d'école l'obligea quelques années plus tard à revenir, avec l'espoir d'y refaire ses forces, dans son village natal. Ce fut en vain. Il expira à CHATURANGES au printemps 1816. Le registre de la paroisse, à la date du 21 avril de cette année, renferme cette indication : Enterrement de Pierre GALLET, instituteur de CHATURANGES, âgé de 53 ans.

Après lui, la maison des GALLET ne tarda-pas à passer entre des mains étrangères. Elle était devenue, en 1841, pour des motifs qui nous échappent, avec ses vastes bâtiments, sa cour, ses jardins, la propriété indivise de deux habitants d'USSON : Pierre SUCHET et les héritiers LANIER. On ne saurait trop regretter qu'il ne se soit pas trouvé depuis quelque citadin pour l'acheter, la restaurer, alors qu'il en était encore temps, et en faire sa résidence secondaire.

Site de Saint Pal de Chalencon (43500)
réalisé par Fabien PRORIOL
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